Bon stress et mauvais stress
Ce matin, en commentant un article sur LinkedIn sur le #management bienveillant, je me suis vraiment questionné sur la perception négative du stress en entreprise. En effet, selon mon expérience sportive, le stress est positif par nature car :
- Il permet de se préparer à passer à l’action : accélération du rythme cardiaque, tension artérielle et musculaire augmentée, fort taux d'adrénaline.
- Il aide à mieux se concentrer, à être plus réactif, plus #focus et donc plus performant
- Il peut, à petite dose, améliorer les capacités d'adaptation aux situations agressives.
- Il peut devenir un puissant stimulant source de motivation quand il est vécu comme un défi à surmonter.
Tout est une question d'équilibre.
Si le stress est mineur ou maîtrisable, il devient un véritable atout et il ne faut pas hésiter à cultiver ce bon stress.
Attention cependant, si l'agression est trop intense, l'organisme se laisse submerger par ce mauvais stress et il devient difficile de le gérer. Des chercheurs de l’équipe de Sudha Seshadri, de l’université du Texas à San Antonio ont ainsi montré que des concentrations élevées en #cortisol, la principale hormone du stress, sont associées à une réduction du volume cérébral et à des altérations cognitives, notamment de mémorisation et de concentration.
Attention : le mauvais stress est contagieux !
En 2014, des chercheurs des universités de Leipzig et de Dresde ont démontré l’effet de contagion du stress. Plus récemment, une étude des chercheurs de l’Académie Royale néerlandaise des arts et des sciences (publiée en avril 2019 dans la revue Current Biology) a montré que le cortex cingulaire antérieur chez l’humain réagit de la même façon lorsqu’on expérimente la douleur et qu’on la voit chez quelqu’un d’autre. Les neurones miroirs semblent donc jouer un rôle dans le sentiment d’empathie. Ces derniers, découverts dans les 90’s par le médecin et biologiste Giacomo Rizzolati, sont ainsi souvent surnommés les « neurones empathiques ». Concrètement : si un manager est stressé… son stress se propage et contamine son équipe.
Une solution pour gérer ce mauvais stress : la régulation émotionnelle.
Deux solutions sont habituellement mises en place pour gérer ce mauvais stress et ses manifestations physiques (notre cœur bat la chamade, on a chaud, nos mains tremblent, nos muscles se tendent et notre attention est entièrement concentrée sur la situation stressante):
- Regarder la situation et essayer de la réinterpréter en se disant « je ne suis pas stressé ».
- Regarder la situation et essayer de la réinterpréter et se dire « je connais bien mon travail, ce n’est pas la première fois que je fais ça » et ça devrait fonctionner pour diminuer mon stress.
Au final, la solution n°1 ne marche pas et la solution n°2 ne marche pas chez toute le monde. En effet, pour certaines personnes, si la réponse physique est trop importante, le cerveau « débranche » et c’est impossible pour eux de penser et se raisonner.
Le docteur Jeremy Jamieson propose donc une autre réponse au mauvais stress : la régulation émotionnelle.
La solution est ici d’apprendre à modifier son interprétation des manifestations physiques de stress : « si mon cœur bat plus vite et plus fort, c’est bon pour moi, je suis prêt à passer à l’action » ; « si mes musclent se contractent, c’est que j’en ai besoin pour performer ».
Ainsi l’étude a soumis 3 groupes à une situation stressante avant de proposer une tâche de performance. Le groupe A n’a eu aucun coaching. Le deuxième et troisième groupe sont coachés de deux façons bien différentes :
- Groupe B : « le stress, c’est négatif mais ce n’est pas grave, ne vous en occupez pas, ça va aller ».
- Groupe C : « la réponse de stress que vous allez sentir, c’est bon pour vous, ça augmente votre performance ».
Résultat : le groupe C est celui avec les meilleurs résultats car ils présentent une plus faible réponse au stress et les meilleures performances.
Jamieson a donc développé cette méthode de régulation émotionnelle pour apprendre aux gens à réévaluer leur réponse au stress afin qu’ils la voient comme étant positive au lieu d’être négative.
La cerise sur le gâteau : il semblerait que la personne qui apprend à bien gérer sa réponse au stress a un effet positif sur son entourage et évite l’effet contagieux et la « propagation » des émotions négatives.
Stress et management bienveillant : 3 astuces
SI on met en perspective ces résultats avec le management bienveillant en entreprise, je trouve cette proposition très alléchante. C’est une solution pour faire évoluer positivement l’ambiance de travail, qui n’est pas figée… même si les « situations agressives » de stress sont nombreuses.
Trois pistes de travail que je propose dans mon activité de conseil en intelligence émotionnelle peuvent donc être mises en pratique :
Si le manager est coaché pour positiver son stress grâce à la régulation émotionnelle, il peut augmenter ses performances. Positivez
Les neurones miroirs peuvent également aider le manager à comprendre ce que ressentent ses collaborateurs, à identifier leurs émotions, à mieux appréhender leurs intentions et leurs comportements. A la clé : développement de l’intelligence émotionnelle du manager - cohésion de groupe - travail d’équipe amélioré. Observez
Enfin, le manager en utilisant la régulation émotionnelle pour positiver son stress, pourra par mimétisme des neurones miroirs, faire évoluer positivement l’ambiance de travail de toute son équipe. Influencez
Comments